Page:Gozlan - Les vendanges, 1853.djvu/145

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne sont plus qu’à leurs enfants, qu’elles échelonnent si bien que, lorsqu’elles en retirent un de nourrice, l’autre vient au monde ; et ainsi de suite jusqu’au septième ou huitième rejeton.

La fille de M. Richomme était née et élevée pour augmenter le nombre de ces femmes ; malheureusement Fleuriot faussa la vocation.


XII.

Dans sa sagesse, madame Richomme décida que son mari ne devait pas se mêler des affaires, bonnes ou mauvaises, de son gendre, pour deux raisons : la première, parce qu’à la rigueur, son gendre n’était pas son associé ; la seconde, parce que l’on ne quittait pas à chaque instant son repos sur le moindre bruit venu de Paris. Leurs biens ne pouvaient pas courir de chances mauvaises, ajouta-t-elle, puisqu’ils avaient eu la prudence de les réaliser en revenus sur les caisses de l’État ; et si leur fille s’ennuyait de la contrainte où, selon Fournisseaux, elle était tenue, elle viendrait passer l’automne auprès d’eux aux Petits-Déserts.

Soumis, comme il a déjà été dit, à l’autorité de sa femme, toujours consultée dans les grandes occasions, Richomme renonça, d’après elle, à son projet d’aller à Paris porter des conseils sévères à son gendre. Il se borna à lui dire, dans une lettre pleine de bonnes raisons tirées de sa solide intelligence et de son cœur, qu’il était peu généreux, peu reconnaissant de méconnaître les longs ser-