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— Le but de votre visite, madame, en justifiera sans doute l’apparente étrangeté.

— Je me nomme Hélène Overmann.

Valentine eut un léger frisson qu’elle réprima.

— Je connais ce nom, et M. de Blancastel bien souvent…

— C’est de lui, de vous et de moi, madame, qu’il sera uniquement question dans notre entretien, si vous m’autorisez…

— Parlez, madame.

— Je vais parler avec franchise, avec une franchise bien cruelle, bien cruelle peut-être pour vous, peut-être pour moi ; mais si vous daignez m’entendre jusqu’au bout, vous reconnaîtrez qu’elle a son excuse dans la noblesse que je prête à vos sentiments et dans celle que vous accorderez peut-être aux miens.

— Que vais-je donc apprendre ? pensa Valentine, fort peu rassurée par ce début.

Hélène Overmann reprit haleine et continua :

— J’ai été aimée, il y a quelques années, de M. Georges de Blancastel.