Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/286

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— On a prévu la parade. On aura un numéro du Journal des Modes, tiré à mille exemplaires, qui seront distribués en Italie, quelques-uns à Naples, où l’on dira que personne à Paris n’ose plus se montrer autrement costumé que nous. La gravure y sera jointe. J’espère que la comédie sera complète.

— Complète, répéta Vaudreuse en sortant du bain.

— Tu ne sais peut-être pas, dit Anatole en essayant l’habit jaune à Vaudreuse, qu’on a sous-parié avec nous que tu nous ferais long feu, que tu ne nous suivrais pas en Italie.

— Plaisante obstination ! s’écria Vaudreuse.

— Si extraordinairement plaisante, en effet, mon cher Vaudreuse, que tous trois nous avons parié contre trois autres camarades des sommes assez rondes. Sûrs de perdre avec toi, nous avons parié chacun 2,000 fr. que nous comptions au moins autant sur toi que sur nous. Nous jouons à coup sûr.

— Réellement vous ne courez pas grands risques. Une explication fort sérieuse a eu lieu entre Ambroisine et moi, cette nuit, après vous avoir laissés au cercle.

— Ce petit billet ?…

— Précisément.

— Eh bien ?