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— Je vous sauverai !

— Vous seul pouvez…

— Mais j’y pense, un de ces deux traités vous revient.

— Gardez-les tous les deux !

— C’est impossible, madame.

— Eh bien, Adrianoff, l’un à vous…

— Et l’autre ?

— L’autre à Dieu… Mais, au nom du ciel, partez ! La cloche a sonné le troisième coup. Valentin est là… Emmenez-le… moi, jamais !… Trompez-le… dites-lui que nous allons partir tous les trois… dites-lui que je vais vous retrouver au chemin de fer dans un instant… dites-lui… allez ! mais allez !… Non, restez ! je veux l’embrasser encore une fois. — Non ! je ne le laisserais plus partir… partez !

Valentine, noyée au milieu de toutes ces irrésolutions, se cacha le visage dans ses deux mains crispées, après avoir poussé devant elle Adrianoff pour qu’il partit. Sa bouche, remplie de sanglots et de pleurs, n’avait qu’un mot, et ce mot revenait avec ses pleurs et ses sanglots sur ses lèvres : « Georges ! Georges ! Georges ! » Mais elle ne resta pas longtemps en place quand Adrianoff eut