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tient le droit, que je réclame, de dire une parole à ce tribunal secret où chacun de nous a mis à nu sa conscience. Voici cette parole : le moyen que vous avez choisi, madame ; ce moyen que vous avez accepté, monsieur de Blancastel, pour briser d’un commun accord la chaîne qui vous lie l’un à l’autre, moi, je ne l’accepte pas.

— Valentine !

— Non, monsieur, je ne l’accepte pas.

— En savez-vous un autre ?

— Oui, madame, j’en sais un autre, un autre plus sûr, meilleur, qui dépend de moi seule.

— Vous hésitez donc à fuir avec moi ?

Valentine ne fit aucune réponse à cette question adressée à voix basse par Georges.

Hélène, du reste, la pressait de dire quel était le moyen de défaire ce nœud où ils se trouvaient pris tous les trois.

— Avant de vous le faire connaître, acheva Valentine, j’ai à prendre une résolution solennelle. Accordez-moi quelques minutes de recueillement.