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— Comme elle souffre ! observait Valentine, désolée de l’attitude poignante d’Hélène.

— Oui, Georges, j’aurais voulu vous rendre heureux. Le ciel ne l’a pas voulu. Cela ne devait pas être.

— Qu’elle est digne dans sa douleur !

Cette remarque de Valentine annonça chez elle la détermination qui allait signaler, d’une manière inouïe, cet instant de sa vie.

Ses regards extatiques, sous le feu de cette résolution, ne quittaient pas Hélène, et, lorsqu’elle eut entendu les paroles suprêmes que celle-ci laissa tomber de ses lèvres décolorées, elle l’arrêta.

Mais voici les paroles d’Hélène :

— Adieu, monsieur de Blancastel… Permettez-moi… madame… qu’une dernière fois… je lui dise… que je lui dise… — Adieu, Georges !

— Oh ! ce n’est pas possible ! s’écria Valentine ; ce n’est pas possible !… vous ne méritez pas… je n’ai pas le droit, moi !… Mais vous êtes témoin, mon Dieu ! que j’ai fait tout ce que j’ai pu… (Valentine se frappa le front.) Je n’ai pas assez fait encore !