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— Rien… peut-être aussi… Je prévois seulement que cette journée…

— Ah ! oui, s’avoua encore mentalement Valentine, je suis allée trop loin… Mais lui, que me cache-t-il ? — Georges, mon ami, vous m’avez parlé de voyage, de fuite, de départ, d’exil éternel avec vous ; eh bien, Georges, s’il faut cela pour vous rendre heureux, nous partirons.

— Ah ! voilà le bonheur qui me revient !

— Nous partirons quand il vous plaira.

— Merci, Valentine, merci !

— Vous savez bien que je ferai toujours toutes vos volontés.

— Bonne Valentine !

Dans l’effusion de tout son être, épanoui par cet air de bonheur répandu à travers ses pensées, comme la brise du soir courant autour des tiges dans les champs brûlés des Antilles, épanouit, dilate et fait frémir de fraîcheur les arbustes et les plantes, Georges se pencha et entoura délicatement de ses bras les épaules de Valentine.

— Que tu es belle et blanche ainsi ! c’est la première