Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/210

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Mais j’en apprendrai un, j’en apprendrai plusieurs ; mais j’essayerai, mais je ferai quelque chose.

— Peut-on si peu se connaître ! Pouvez-vous vous tromper ainsi, Georges ?

— Oh ! tenez, Valentine, ne me découragez pas ! ne me découragez pas ! ne me prouvez pas que le plus grand malheur qu’un homme puisse éprouver, c’est celui d’avoir été riche. Eh quoi ! il ne pourrait plus désapprendre à l’être. Il voudrait être homme, il voudrait être père, il voudrait être quelque chose par lui-même, et une voix ironique lui dirait : « Non ! mange ton ennui dans ton or !… »

— Je suis allée trop loin, se dit Valentine, peinée douloureusement des paroles de Georges.

— Valentine, reprit celui-ci, hâtez-vous d’être de mon avis : je ne sais pas ce que la minute peut amener aujourd’hui d’imprévu, de formidable, dans ma vie, dans la vôtre…

— De formidable, dites-vous ?

— L’expression va peut-être au delà de ma pensée…

— Non, Georges, vous n’avez pas l’esprit tranquille… Que va-t-il arriver ?