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— Mais non, mais non, monsieur Valentin, vous n’irez pas voir partir les embarcations sans la permission de madame. Voyez-vous ça ! — Voulez-vous bien, petit monsieur, m’écouter et m’obéir ? Ma parole d’honneur, ces régates font perdre la tête à tout le monde à Asnières ; à moi tout le premier. — Ah ! vous ne voulez pas m’obéir ?…

Et Gabriel disparut dans le massif d’arbres plantés à l’un des abords du chalet, poursuivant de ses pas et de ses remontrances l’espiègle révolté.

À ce moment, Valentine, en peignoir rose, un châle blanc jeté sur les épaules, en cheveux, sortit par la porte cintrée du chalet et dit à Gabriel :

— Que voulez-vous, mon pauvre Gabriel ! puisqu’il tient absolument à voir les régates, accompagnez-le.

— Du moment où madame le permet…

— Mais ne le quittez pas !

— Du moment où madame veut tout ce qu’il veut…

— Ne le quittez pas un instant. — Ne courez donc pas si fort, Valentin !

— C’est cela, dites-lui de ne pas courir…