Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/164

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que vous l’épousiez, que je l’aimasse encore ou que je ne l’aimasse plus ?

— Vous l’aimiez donc toujours ?

— Vous demandez cela !

Hélène fit un retour silencieux sur elle-même, — sur elle-même qui n’avait jamais détruit le souvenir de Blancastel dans son cœur, — avant de dire à Valentine d’un air moins décidé :

— Ah ! oui !… vos larmes qui me disaient… j’aurais dû…

— Ces larmes auxquelles vous avez cru d’abord et auxquelles vous auriez pu croire toujours, ces larmes étaient vraies comme la passion, comme la douleur, comme les regrets qui les faisaient monter malgré moi de mon cœur à mes yeux et couler devant vous.

— Mais alors, demanda Hélène, pourquoi les avoir si énergiquement démenties ?

— Pourquoi ?

Valentine devint rêveuse et ses lèvres palpitèrent.

— Oui, pourquoi, puisque vous l’aimiez à ce point, vous l’êtes-vous laissé enlever par une rivale ? pour-