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tion immuablement arrêtée dans mon esprit, condition entière, absolue.

— Je n’ai pas oublié non plus cette condition.

Hélène reprit.

— J’eus l’aveu formel de votre bouche que tout attachement sérieux était rompu entre vous et lui. J’eus mieux que cet aveu : j’eus la conviction éclatante, j’eus la preuve presque publique que vous accueilliez avec une faveur marquée les attentions peu déguisées de M. de Fabry. Je n’avais plus rien à savoir. Les conditions délicates que ma conscience avait mises à mon mariage avec M. de Blancastel étaient remplies ; j’épousai M. de Blancastel. Ce que je viens de dire, est-ce la vérité ?

— C’est la vérité, madame.

— Est-ce la vérité aussi, madame, que je pouvais parfaitement me dispenser d’avoir tous ces scrupules et me marier avec M. de Blancastel sans m’inquiéter le moins du monde de savoir si je vous froissais ou non en l’épousant ?

— C’est encore la vérité, madame.

Hélène continua :

— Alors, c’est la vérité que la confiance, la franchise,