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Mais, dans un autre moment, je vous exprimerai mieux… Vous reviendrez, n’est-ce pas ? Le thé nous réunira ce soir… À ce soir donc !… Je vous attendrai…

— À ce soir, madame ; à ce soir, répétèrent les trois amis en se retirant.

— Gabriel !

— Madame ?

— Introduisez cette dame.

Hélène Overmann, la femme de Georges de Blancastel, fut introduite au salon.

— Madame, dit Hélène sans préambule, j’osai faire auprès de vous, il y a peu de temps, une démarche bien hasardée pour une personne habituée comme moi à vivre dans un monde de convenances et d’étiquette. Dans cette entrevue, que vous n’avez sans doute pas oubliée…

— Non, madame.

— Je vous déclarai que j’aimais M. de Blancastel, mais que, malgré cet amour commencé aux premières heures de la jeunesse, retrouvé dans mon cœur après des années d’un mariage qui ne me l’avait pas fait oublier, je ne consentirais à épouser M. de Blancastel qu’à une condi-