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de ne pas croire. Madame, ce voleur, ce brigand, cet assassin nocturne, c’était moi.

— Vous ? c’est faux !

Georges s’était si ouvertement trahi par ce cri soudain, qu’un silence significatif régna immédiatement parmi les trois personnes de cette scène, qui touchait à son dernier terme.

Fabry fut le premier à rompre ce silence après lequel il n’avait plus à se demander quel était l’homme aperçu la nuit dans le jardin par Valentine.

— Vous avez raison, Georges, c’est faux, dit-il, rentrant par un coude moqueur dans la ligne brisée un instant de la conversation ; vous avez raison, ce n’était pas moi. En faisant ce mensonge, je voulais rassurer madame sur le retour d’un pareil accident ; mais le mensonge est invraisemblable. Comment supposer que je m’introduirais ainsi dans une maison où, grâce à madame, j’ai la liberté d’entrer quand je veux ; c’est donc un voleur qui a tenté, la nuit dernière, de s’introduire chez madame. Êtes-vous satisfait maintenant, mon cher Georges ?

Du coin des lèvres, Georges lança cette réponse :

— On ne peut plus satisfait.

— Vous m’avez annoncé, il me semble, qu’une affaire