Page:Gozlan - Les martyrs inconnus, 1866.djvu/136

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et du Japon. Si bien que ses salons sont déjà les plus courus du faubourg Saint-Germain. Non ! votre bal de la nuit dernière, Georges, a ravi les plus difficiles, et, comme tout le monde, j’ai été ravi, moi qui suis assez difficile. Sans parler de l’honneur particulier que j’ai eu de faire danser une dame d’âge respectable portant sur elle des diamants pour un million ; — votre belle-mère, je crois ?

La rage avait amassé son écume sur les lèvres de Georges ; il répondit pourtant avec une tranquillité hypocrite :

— Oui, ma belle-mère.

L’impitoyable Fabry, après s’être dit plusieurs fois à lui-même, et ceci signifiait de terribles menaces de vengeance : « Ah ! il est revenu ! » reprit tranquillement :

— Et, à ce sujet, j’ai entendu faire autour de moi, pendant que je la faisais danser, ce mot… ce mot, dont je vous garantis l’exactitude et non l’esprit : « M. de Fabry fait danser les millions presque aussi légèrement que le gendre de madame. » — Enfin, Georges, votre soirée était superbe ! je me croyais au bal d’un ambassadeur. Une critique, pourtant, mon cher Georges…

— Laquelle ?

— Une bien grave critique : on ne vous a pas vu à