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— M. de Fabry !

— Lui ! dit Valentine, lui !

— Allons ! ce n’était pas la vérité, se dit de son côté M. de Blancastel. Devais-je en douter ?

Fabry avait à peine salué Valentine, qu’il aperçut Georges de Blancastel.

— Ah ! il est revenu, dit-il entre ses dents ; très-bien ! Vraiment, cher Georges, il faut vous prendre où l’on vous trouve. Puisque je vous trouve ici, que je vous félicite donc ici sur le goût exquis, miraculeux de votre soirée d’hier.

— Votre indulgence… Parler ici de ma soirée !

— De l’indulgence ? Vous ne méritez que des éloges. Quel choix dans vos invités ! quel ordre dans cette foule ! quelles toilettes ! quelle délicieuse, musique ! quel magnifique hôtel surtout, celui qui réunit tous ces enchantements ! Vous savez, sans doute, madame, que c’est l’ancien hôtel Beauménil. Georges l’a acheté. Bien des gens ont traité cela de folie ; il a laissé dire. Sous ses inspirations ingénieuses, l’hôtel est devenu un palais. Il a fait percer des galeries qu’il a entourées de la ceinture transparente d’une serre à l’italienne. On peut, en dansant, voir éclore aux lumières les fleurs fantastiques de la Chine