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jours, il sera à Smolensk, installé dans mes propriétés, entouré de professeurs, obéi et servi par mille à douze cents esclaves.

— En voilà un, dit Chabert, qui pourra se vanter d’être né sous une heureuse étoile.

— Sous l’étoile Adrianoff ! ajouta Duportail.

— J’attends d’un instant à l’autre, reprit Adrianoff, une lettre de mon intendant Michaïloff, à qui j’ai ordonné de m’écrire, pour m’apprendre, de Cologne ou de Berlin, comment l’enfant aura supporté les premières fatigues du voyage.

Cette conversation des trois amis réunis dans l’appartement de Valentine fut traversée par la voix de Gabriel, qui, en ouvrant la porte du salon, dit à deux commissionnaires :

— Au reste, voyez vous-mêmes. Comment voulez-vous qu’un objet comme celui que vous apportez puisse tenir dans cette pièce, déjà tout encombrée de meubles ? — Pardon, messieurs, ajouta Gabriel ; c’est M. de Fabry qui envoie à madame, pour sa fête, un piano grand comme une maison.

— La fête de Valentine ? dit Chabert avec réflexion.