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— Justement, voici M. Duportail qui vient, selon son habitude, lire les journaux de madame.

En effet, Duportail entrait en demandant à Gabriel :

— Les journaux sont-ils venus ?

— Monsieur Duportail, il en est arrivé quatorze sans compter les petits.

— Donne-moi d’abord les petits ; ce sont les plus amusants. Ah ! je vais donc m’en donner !… — Tiens ! Chabert !…

— Qui attend que tu daignes le remarquer.

— J’aurais dû deviner que tu étais à Paris.

— Pourquoi cela ?

— Parce que la chasse est fermée depuis quarante-huit heures. As-tu lu le Moniteur ? Sais-tu la grande nouvelle ?

— Ah ! fais-moi grâce, Duportail, de toutes les nouvelles politiques, et dis-moi tout de suite, puisque son domestique n’est plus là, si Georges m’en a beaucoup voulu de ce que j’ai refusé de servir de témoin à cette fameuse union qui nous a tant surpris, quand nous nous attendions à un tout autre mariage ?

Duportail ouvrit un journal et lut tout haut :