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Tancrède, qui, malgré son courage, était un peu fat, comme on l’est toujours à son âge, se mit à sourire avec une supériorité impatientante.

Le comte de Madoc lui renvoya son sourire avec pitié.

Tancrède redoubla de raillerie.

Le comte de Madoc redoubla de mépris.

Mais ils ne bougeaient ni l’un ni l’autre.

L’arme ne variait pas non plus d’une ligne.

Tancrède, au bout de quelques minutes, fit signe de la main gauche au comte de Madoc de regagner la porte par où il était venu, et qu’il aurait la générosité de l’épargner.

Le comte de Madoc, blessé de cette compassion outrageante, écarte brusquement le rideau et marche vers le haut du lit.

À l’instant même Tancrède arme son pistolet ; le double ressort d’acier fait entendre un coup sec ; le coup va partir.