Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 3, A. Lemerle, 1845.djvu/81

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mouvant sans l’agiter jusqu’à l’endroit où il s’ouvre comme un manteau ducal pour laisser passer les pieds du lit. Le comte est arrivé, le voilà en face de l’alcôve ; il avance curieusement la tête pour s’assurer que lady Glenmour dort… Il aperçoit de l’autre côté de la ruelle un pistolet dirigé sur lui. La lueur de la lampe de nuit en mouillait le canon.

Ce pistolet, c’est Tancrède qui le tient, et qui le tient d’une manière à ne pas permettre le moindre doute sur la fermeté de ses intentions.

Les deux jeunes gens se regardent, leurs yeux, allumés dans l’ombre, ne se quittent pas ; ils se croisent à la distance seulement du lit qui les sépare.

Le regard de Tancrède, clair, fixe, résolu, disait : — Si vous avancez d’une ligne, je vous brûle la cervelle ; vous êtes mort.

Celui du comte de Madoc, non moins hardi,