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était beau, la nuit silencieuse ; un frisson plissa l’air de l’appartement.

Il est temps ! dit le comte de Madoc. Il s’avança alors vers la porte de l’escalier dérobé, l’ouvrit avec l’une des deux petites clés sans causer le moindre grincement au papier, et s’enfonça dans une spirale obscure. Dix-sept marches contournées en éventail glissèrent sous ses pantoufles ; bientôt il ne lui resta plus à franchir que l’obstacle de la porte derrière laquelle reposait avec confiance la femme la plus belle des trois royaumes.

La seconde clé glisse dans la serrure, elle tourne avec moins de bruit que si le comte l’eût tournée dans l’eau. La porte s’ouvre un peu, mais si peu qu’elle s’ouvre, elle laisse cependant échapper une lueur mystérieuse et un courant de ce tiède parfum de vie et de volupté qui est comme la respiration de l’appartement d’une jolie femme.