Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 3, A. Lemerle, 1845.djvu/72

Cette page a été validée par deux contributeurs.

composait un cigare qu’elle fumait en compagnie du meilleur ami de son mari. On mêlait le rire, la fumée ; lady Glenmour savait aussi jouer au billard depuis l’arrivée de sir Archibald Caskil ; elle jouait des heures entières, et tout cela malgré le déplaisir écrit sur le visage du docteur qui la quittait le moins possible. « Métier rude, métier fatigant ! se disait-il ; lord Glenmour, revenez vite, bien vite, ou ne revenez plus. »

La conduite de lady Glenmour n’eût pas étonné celui qui eût été dans le secret de sa pensée.

Elle touchait au moment de rentrer dans sa famille, la plus sombre et la plus puritaine des familles anglaises ; elle n’attendait pour cela que la réponse de la reine qui assurément ne tarderait pas. C’était un deuil pour toute sa vie qu’elle se préparait ; elle le savait. Elle voulait s’étourdir jusqu’à ce moment avec la