Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 3, A. Lemerle, 1845.djvu/62

Cette page a été validée par deux contributeurs.

« On n’a pas deux fois dans sa vie l’occasion de voir et d’entendre un pareil ami, un ami qui vient exprès pour moi du cap de Bonne-Espérance ! Quel bonheur de le serrer sur mon cœur à mon retour ! »

Il faut renoncer à peindre la profonde stupéfaction du docteur Patrick, stupéfaction qui alla presque jusqu’à l’hébétement, jusqu’à la pétrification, en entendant ce paragraphe si chaleureux et si concluant de la lettre de lord Glenmour.

Je me suis trompé ! se disait-il, et trompé à ce point ! sur le comte de sir Archibald Caskil. Il est bien ce qu’il est : l’ami, le meilleur ami de lord Glenmour. La confusion intérieure du bon docteur le navrait pour la misère de sa propre intelligence. Il s’avouait dépourvu de tout sens d’observation ; imbécile à tous les degrés, et pourtant… mais Dieu le veut, se dit-il avec résignation, et d’ailleurs ce jeune