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qu’à l’épouvante, la toilette de la morte. Rude tâche ! de manier, de soutenir, de lacer ce corps qui s’en va et veut toujours toucher la terre, la dernière volonté qu’il ait.

Et puis il était nuit, le silence était profond, et lord Glenmour avec un front d’airain poursuivait l’exécution de cette formidable fantaisie. Il fallut une heure à lady Glenmour pour coiffer, parer et ganter Paquerette, qui fut digne ensuite d’aller au bal des fantômes.

— Oh ! mylord, cette grande profanation !…

— N’est pas la dernière qui aura lieu pendant les vingt-heures qui vont s’écouler pour vous et pour moi. Mais notre temps, je vous l’ai dit, est précieux. Rejetez vite la couverture de votre lit et pas de remarque, je vous prie.

D’une main convulsive lady Glenmour renversa la couverture, et son mari ayant pris une seconde fois la morte dans ses bras, la