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faite d’haleines jeunes, et du parfum des fleurs rares.

Tancrède prenait pour lui ses regards humides et doux, timidement dirigés du côté du comte : il les suivait, il y répondait en dardant les siens dans la glace ; il se fondait dans l’extase : « Comme elle m’aime ! comme elle éprouve la même ardeur que moi aux sons de cette musique divine ; oui, c’est son existence et la mienne qui se rencontrent au fond du foyer lumineux de cette glace, où trois mille personnes se peignent, et où je ne vois qu’elle et où elle ne distingue que moi, que moi seul ! »

Il se penchait vers cette ombre aimée, placée si près de la réalité, mais si près, qu’il n’y avait entre l’une et l’autre, pensait-il, que l’épaisseur de sir Archibald Caskil. Sir Caskil n’était pas un obstacle, au contraire ; il servait merveilleusement au jeu de cette panto-