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Nous avons dit que Tancrède était placé au second rang derrière lady Glenmour. Dans cette position, il la voyait parfaitement dans la glace latérale, malgré le comte placé entre elle et cette glace. Ses yeux n’en déviaient pas : aucun mouvement de lady Glenmour ne lui échappait.

On jouait i Puritani ; à chaque morceau amoureux de cet opéra qui en abonde, la tête de lady Glenmour se tournait involontairement vers le comte de Madoc qui lui souriait avec une bonhomie tendre qui tenait un peu de sir Archibald Caskil, mais beaucoup plus en ce moment du comte de Madoc. Ce mélange adroit trompait sa confiance ; elle croyait ne s’associer qu’aux suffrages d’un homme sensible au charme d’une belle musique, et elle s’enivrait avec lui d’une émotion triplée par les feux de la salle, l’influence de l’harmonie, et cette vapeur qui circule à longs flots, toute