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De l’étonnement produit par un bruit qui passe, la foule s’éleva à une surprise plus caractérisée en voyant la dame que le comte de Madoc accompagnait. Les immuables habitués semblaient la reconnaître pour l’avoir déjà vue l’avant veille. On se serait mépris à moins. C’était le visage de Mousseline, sa même toilette, sa même parure. C’est bien elle : est-ce bien elle ? Pour s’en convaincre, on attendait que la jeune femme ainsi lorgnée de tous les points de la salle recommençât ses licences de la dernière représentation. Car Mousseline, on le suppose, n’était point demeurée au-dessous des instructions qu’elle avait reçues du comte de Madoc.

Elle s’était mise au balcon de sa loge comme au balcon de sa croisée, le corps en avant, la tête presque au-dessus du parterre qu’elle affrontait avec une dédaigneuse impertinence. Elle avait causé tout haut, laissé tomber son