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l’homme reste toujours en chemin, et toujours par sa faute. Sans les passions qu’il écoute, les folies où il se jette, les chagrins qu’il va chercher, les torts du caractère, les travers de cœur et de l’esprit, il n’en tomberait jamais, ou du moins, il irait si loin et si haut dans les temps, qu’on ne peut raisonnablement assigner le terme de sa vie. Vous avez des exemples : toutes les personnes qui ont déjà disparu de la scène de cette histoire ne sont mortes que par leur propre faute ; le comte de Plenef est mort en duel, le major de Morghen s’est fait tuer volontairement ; quant au vieux baron de Morghen lui-même, il est difficile de nier qu’il serait encore en vie sans l’abominable crime de son fils…

— En vérité, je commence à douter, monsieur le chevalier.

— Le doute est la plus belle moitié de la conviction ; l’autre moitié ne vous fera pas dé-