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— Oh ! mon père !…

— Votre père, vous l’avez tué ; en doutez-vous ?

Le major de Morghen était enfin parvenu à se traîner jusqu’au lit de son père, et là il lui avait pris la main. Cette main, il la couvrait de larmes douloureuses, de prières sans suite, mais ardentes, de caresses précipitées, convulsives.

— Oh ! mon Dieu ! mon Dieu ! s’écria-t-il, sa main devient froide !… comme elle est froide !!!

Il regarde… son père était plus pâle que son linceul… Il approche avec terreur son visage ; il examine… deux lèvres murmurent en s’éteignant : « Je vous pardonne. »

Les lèvres se fermèrent.

Cette fois le vieux baron était bien mort.

— Et moi, mon père, et moi ! s’écria le major de Morghen en tombant à deux genoux :