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de cachets élevé devant elle. Vous rappelez-vous ses paroles le jour où elle prit à Londres les deux portefeuilles, celui de lord Glenmour et celui du comte de Madoc ? Ne se dit-elle pas : « S’ils ne renferment que des billets de banque je suis volée. »

C’est que pour Mousseline il existait alors comme il existe aujourd’hui quelque chose de plus précieux que les billets de banque, ce sont les lettres qu’elle éparpille ainsi sous sa main, qu’elle ouvre avec émotion, qu’elle lit, qu’elle relit sans cesse, qu’elle consulte avec cet éclair de magnifique cupidité allumé dans ses deux yeux de syrène.

Vous ne savez pas quels trésors, quelles richesses certaines, ces lettres, ces papiers représentent pour elle. Tous ses amants viendraient à la quitter, sa beauté disparaîtrait dans l’espace d’une nuit, qu’avec ces papiers elle reconquerrait sa puissance et son autorité.