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horriblement, et Tancrède, pendant plus d’une demi-heure d’efforts, ne gagna pas six mètres en ligne directe entre lui et l’obstacle à franchir. Fatigué à l’excès et honteux de cette trop longue résistance, il eut recours, moyen dangereux, perfide avec un cheval comme celui qu’il montait, à la ressource des éperons, dont ne s’était pas servi sir Caskil. Et loin d’en user avec la prudence convenable, d’en chatouiller à peine la peau de l’animal, il les enfonça dans les chairs. Alors l’aspect de la lutte fut effrayant. Nedji, à qui le supplice et l’outrage de l’éperon étaient inconnus, partit ventre à terre, et comme s’il eût eu du vitriol en ébullition dans les veines, dans la direction du madrier, qu’il atteignit presqu’au même instant. Mais comme s’il eût voulu se suicider à cause de l’affront de ce châtiment, il s’aplatit, au lieu de se relever, devant la poutre transversale, et il alla, fou,