Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 2, A. Lemerle, 1845.djvu/167

Cette page a été validée par deux contributeurs.

examinait cette belle mantille en point d’Alençon, j’ai aperçu, de l’autre côté du magasin, nous voyant et étant à peine vue, une femme qui en marchandait une semblable. Et quand mylady a payé sa mantille, cette dame a aussi payé la sienne. Ce n’est pas tout : tandis que nous étions chez le bijoutier pour acheter ce collier de perles fines, qui a coûté à lady Glenmour cinq mille francs, un jeune homme qui nous avait suivis est entré, et il a acheté un collier pareil et au même prix.

Ces faits et ces démarches, exactement observés à plusieurs reprises, sont-ils sans cause, sans motif ? Cependant je ne devine pas, je ne comprends pas…

Paquerette resta toute pensive.

Enfin elle se dit, après une espèce d’examen de conscience :

— Là où il n’y a pas de mal, il n’y a rien. La bizarrerie n’est pas un mal.