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au bout, il en aurait infailliblement lu les dernières lignes, après lesquelles l’adresse combinée de Machiavel et de Richelieu ne fût pas parvenue à lui donner le change.

Ces dernières lignes disaient :


« La prière que j’ai à vous adresser, Mylord, est celle-ci. Quand je ne serai plus, laissez mes pauvres parents dans l’éternelle ignorance de mon sort. Ils m’accuseront d’abord d’indifférence, puis d’ingratitude… Moi d’ingratitude ! Lassés de mon silence, ils vous écriront ensuite, et vous ne leur répondrez pas, Que leur répondriez-vous ?… Oh ! ne leur répondez jamais cela !… Leur Nany morte, et morte d’amour !… Ils me croiront absente, et les années s’écouleront. Ils me croiront hors de l’Europe. Qu’ils croient tout, excepté ma mort, excepté que je vous ai aimé… »