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bonne table, linge fin, reluisante voiture, argent copieux dans la poche. Et ensuite que le monde dise : — Vous voyez bien un tel ? il est entretenu par une vieille comtesse ! Ils laisseront dire le monde.

Quarante ans, cinquante ans arrivent, et il ne se présente pas plus de vieilles comtesses que de jeunes ; enfin, la désillusion au fond de l’âme et la goutte aux pieds, ils renoncent à posséder dans ce monde la vieille comtesse.

Eh bien ! deux jeunes gens prédestinés s’étaient rencontrés, deux jeunes gens marqués au front d’une étoile, s’étaient vus, qui avaient trouvé en chair et en os, l’une en effet très en chair, et l’autre très en os, deux vieilles comtesses véritables et très riches, ayant hôtels à Paris, châteaux hors de Paris, bonne table, beaux revenus, voitures, et pour remplir jusqu’au bout le programme, parfaitement éprises d’eux. Ces deux jeunes gens, je les ai