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l’étonnement peu agréable de lady Glenmour. Ce n’est pas de l’étonnement, c’est de l’effroi qu’elle aurait dû éprouver, si elle eût pu lire dans l’avenir, si elle eût connu jusqu’où irait la vengeance de ces deux vieilles femmes.

Il y a une certaine mythologie sociale qui fait croire aux jeunes gens, laids ou beaux, niais ou spirituels, mais surtout aux jeunes gens pauvres et paresseux, qu’ils trouveront un jour sur leur chemin de vieilles comtesses, lesquelles, devenant tout-à-coup amoureuses d’eux, leur donneront tout ce qu’ils ne peuvent espérer, ni de la fortune de messieurs leurs pères, ni de l’héritage de messieurs leurs oncles. Ils arrivent jusqu’à trente-cinq ans en cherchant toujours cette comtesse fabuleuse au fond des loges de spectacles, dans les encoignures de salons, sous les arbres des Tuileries, dans le coupé des diligences, cette comtesse, grâce à laquelle ils auront