gants équipages. Les femmes étaient en grande toilette, malgré leur prétention à la vie champêtre qu’elles étaient censées être venues goûter au milieu des bois de Meudon, de Satory, de Viroflay et de Versailles. Elles penseraient à la nature dès leur retour à Paris. Nous dirions volontiers que l’ennui le plus opaque régnait dans ces réunions du samedi chez lady Glenmour, si en disant cela l’on disait quelque chose de nouveau ; mais chacun sait que l’ennui fait partie de l’existence de ces riches qu’on envie tant. Ils sont, du reste, les premiers à le savoir. Leur ôter cette douleur, ce serait les priver d’une habitude. Il est convenu qu’ils doivent s’ennuyer par position sociale. Condamnés à l’inaction, à la réserve, à la circonspection, au silence, ils acceptent l’ennui, fruit naturel de toutes ces inerties, comme on accepte le jus quand on accepte le citron.
Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/278
Cette page a été validée par deux contributeurs.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/05/Gozlan_-_Les_Nuits_du_P%C3%A8re_Lachaise%2C_tome_1%2C_A._Lemerle%2C_1845.djvu/page278-1024px-Gozlan_-_Les_Nuits_du_P%C3%A8re_Lachaise%2C_tome_1%2C_A._Lemerle%2C_1845.djvu.jpg)