Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/269

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le public des salons n’aurait peut-être pas raisonné tout à fait ainsi, il n’aurait pas accablé le comte de Madoc au profit de Glenmour s’il eût su que, membres tous les deux du fameux club des Dangereux, ils n’avaient pas le droit d’après les statuts de se marier avant trente ans, et qu’ainsi en épousant la comtesse de Wisby, Glenmour trahissait l’ordre, triomphait frauduleusement. D’ailleurs, ni lui, Glenmour, ni Madoc, n’avaient jamais pu être sérieusement en rivalité pour obtenir la main de la comtesse puisqu’il fallait qu’elle fût la première à dire qu’elle aimait l’un ou l’autre, et cela encore non pour être épousée, mais pour devenir la maîtresse de l’un des deux !

La victoire de Glenmour, si réelle pour lui, si insultante pour le comte de Madoc, était donc, à tous les titres, une félonie monstrueuse envers les statuts de la société à laquelle ils appartenaient tous deux ; et une insulte di-