Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/265

Cette page a été validée par deux contributeurs.

du tonnerre. Le lendemain, il envoya l’amiral de la flotte Bleue et son ami le duc d’Écosse, le père de Tancrède, demander solennellement la main de la comtesse de Wisby à ses parents. Il sacrifiait ses projets, ses goûts si prononcés contre le mariage ; il s’exposait même à un refus terrible, en sollicitant un si haut parti et si inopinément. N’importe ! Du reste, ses précautions étaient bien prises ; il attendait le retour de ses deux amis avec un pistolet chargé dans son tiroir : en cas de refus, il se brûlait immédiatement la cervelle.

La souveraine appréciait beaucoup les services rendus à la flotte par lord Glenmour : elle intervint officieusement, et il fut accepté par la belle comtesse de Wisby. Ainsi celui qui eût été à coup sûr repoussé s’il eût tenté d’arriver à elle par une autre voie, fut accueilli comme époux à titre de brave marin, d’homme bien né, et assez riche pour soutenir digne-