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si particulier, si délicat, si respectable pour les morts ; comment le Parisien, qui se loge si mal lorsqu’il est sur la terre, tient tant à se loger pittoresquement et avec coquetterie lorsqu’il est sous la terre. C’est une de ses mille contradictions ; mais à cette contradiction, l’étranger qui nous visite doit une des plus originales beautés de la capitale de la France.

Il faut se transporter en Orient pour trouver tant de magnificence envers les morts.

La foule qui pénétrait dans le cimetière se portait par groupes sur des points divers ; chaque famille allait avec piété déposer sur le marbre des tombes le tribut annuel du souvenir. Là, de charmants enfants remplaçaient les pots de fleurs brisés par les dernières pluies ; ils relevaient les arbustes ployés par les vents d’automne ; et sous le regard humide et résigné d’une pauvre veuve, leur mère, ils