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en parlez à votre aise. Que faudrait-il faire, dites, si je les aimais tous les deux ?

— Nous n’avions pas pensé à celle-là ! dirent Madoc et Glenmour, en se regardant avec une stupéfaction qui se termina par un éclat de rire auquel Mousseline elle-même prit part.

Cette scène n’était que le prélude du grand drame d’acharnement qui allait se jouer entre ces deux jeunes gens autour de Mousseline, n’ayant pu se jouer au pied de la comtesse de Wisby. S’étonner de ce que deux gentilshommes, deux Dangereux, se disposassent à déployer tant de finesse et d’ardeur pour conquérir le cœur ou la possession d’une femme en apparence si facile, c’est oublier que les joueurs n’ont jamais plus de rage que lorsque, après avoir perdu de fortes sommes, ils sont réduits à jouer des sommes médiocres, reste d’une nuit de concentration irritée. Qu’importe la moralité de Mousseline, qui d’ailleurs