Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/194

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ne voyez-vous pas luire quelque chose dans la bouche du cadavre qu’il violente ?

— Oui… On dirait un métal… de l’or…

— C’est, de l’or. Le faux râtelier de cette pauvre comtesse est en or. Il paraît qu’on l’aura enterrée sans le lui retirer, et son ancien cocher qui le sait vient le lui prendre.

— Le misérable !

— Vous m’avez promis la plus froide indifférence…

— On dirait qu’il est parvenu à desserrer la bouche qui lui opposait tant de résistance.

Tout-à-coup un cri aigu, sinistre, épouvantable, qui fit se heurter l’un contre l’autre le chevalier et le marquis de Saint-Luc, sortit du fond du tombeau. Tous deux regardèrent. Étrange spectacle ! La bouche du cadavre, après s’être ouverte sous les efforts de Laubépin, s’était soudainement refermée, et la main du vieux cocher sacrilége se trouvait prise, mor-