Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/176

Cette page a été validée par deux contributeurs.

de craindre le danger, Tancrède, comme s’il eût été dans le secret de sa redoutable destinée, allait en enthousiaste au-devant des périls qu’on ne lui ménageait pas. Il n’en existait pas pour lui. Ni le vent, ni la mer, ni le fer, ni le feu, dans ce qu’ils ont de colère, ne pouvaient l’émouvoir. Il se dévouait héroïquement à la mort comme s’il eût su qu’il y était condamné.

Telle est l’origine de la grande fortune de lord Glenmour, et telle est aussi l’explication succincte de la naissance de Tancrède.

— Mylady ! mylady !

— Qu’avez-vous donc, Tancrède ? s’écria lady Glenmour.

— J’ai…

La précipitation de la course avait ôté la respiration à Tancrède.

— Oh ! mon Dieu ! pourquoi cette épée nue ? Voulez-vous me tuer ?