Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/170

Cette page a été validée par deux contributeurs.

toriser précisément son assassinat. Le duc savait par de nombreux exemples que tous les enfants naturels qu’on sème avec prodigalité dans la jeunesse, ne manquent jamais de reparaître un jour avec des prétentions d’autant plus tyranniques souvent qu’elles sont accompagnées de la menace du scandale ; arme empoisonnée avec laquelle il est peu de pays où l’on ne vienne à bout de tout. Jamais le silence n’est gardé. Jamais ! Le duc pensait parfaitement vrai, mais en jeune homme léger, original ; peut-être aussi en homme raisonnable. Jugez vous-même. Il ajoutait ceci à sa confidence : il assurait deux cent mille francs de revenu et pour la vie, à l’ami dévoué qui voudrait lui rendre le service éminent de prendre cet enfant sous sa tutelle de fer, et de le lancer à sa fantaisie au milieu des périls les plus certains, les plus avérés qu’offre la profession navale.