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choc violent et répété des pierres, Tancrède fut exposé à un danger sérieux. Chaque coup de pierre l’atteignait ; ses mains étaient en sang, ses habits déchirés. Il n’en persistait pas moins avec héroïsme à ne pas céder ; et jusqu’à ce qu’il eût saisi l’orang-outang, il voulut rester exposé aux brutalités des paysans. Lorsqu’après bien des efforts il s’en fut emparé, il opéra sa retraite avec calme, s’arrêtant de temps en temps pour braver ses adversaires, et donner le temps à Maracaïbo de les narguer, ce dont il s’acquittait avec le talent particulier à ceux de son espèce.

Tant que Tancrède ne serait pas abrité par le mur, il ne devait pas croire sa victoire complète, et l’événement le lui prouva. Se rapprochant de plus en plus de ses ennemis à mesure qu’il descendait, il fut bientôt presque au milieu d’eux lorsqu’il arriva enfin à la crête même du mur. Avec un peu moins d’entête-