Page:Gozlan - Les Nuits du Père Lachaise, tome 1, A. Lemerle, 1845.djvu/100

Cette page a été validée par deux contributeurs.

licieux orang-outang, c’est lui qui reçut en plein la bordée, insulte à laquelle le bouillant jeune homme crut devoir répondre avec les projectiles dont il disposait, c’est-à-dire avec les fruits du marronnier. Il en arracha avec colère le plus qu’il put, et il les lança sur la tête de ses nombreux adversaires. De son côté, l’orang-outang ne voulant pas demeurer en reste, imita Tancrède et fit pleuvoir des marrons d’Inde.

Cela devint bientôt un combat acharné des deux parts. Pierres et marrons d’Inde obscurcissaient l’air, et, à travers le bruit de l’action, on distinguait toujours les cris stridents de Maracaïbo, la voix de la jeune femme qui disait avec plus d’instances : Mais descendez donc, Tancrède ! et les rires joyeux de l’homme qui était avec elle de l’autre côté du mur.

Cependant le moment vint où la cime de l’arbre étant entièrement dépouillée par le