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le dragon rouge.

nant son travail, mais tu aurais mieux fait de la garder dans ta poche, puisqu’elle a bouleversé le visage de ma Casimire. Viens ici, grande enfant. Qu’est-ce que cela te fait, à toi, cette histoire-là, pour t’émouvoir ainsi ? Tu n’aimeras jamais un Louis XIV, s’il plaît à Dieu.

— On ne sait pas, dit le marquis, on ne sait pas.

— On le sait fort bien, répliqua Marine. En tout cas, notre Casimire ne serait pas pour son nez. Quoi qu’il en soit, mes rideaux ne seront pas prêts aujourd’hui.

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Enfin, tapissé, meublé, orné, doré du haut en bas, l’hôtel du marquis de Courtenay, après deux mois de réparations et d’embellissements, n’attendit plus que des yeux pour l’admirer.

Et quand le temps fut prêt pour recevoir le dieu, quand le nouveau Versailles parut digne de loger l’autre Louis XIV, le marquis de Courtenay voulut célébrer son installation par une fête digne de perpétuer le souvenir d’un si bel événement.

Cette fête devait exercer une grande séduction sur l’esprit de mademoiselle de Canilly, pensait le marquis de Courtenay, qui, pour y briller d’un éclat fabuleux, s’était procuré l’habit porté par Louis XIV le jour où il reçut les ambassadeurs de la sérénissime république de Venise.