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le dragon rouge.

comme ces enfants qui, lorsqu’on leur demande s’ils veulent des sucreries, répondent : — J’en veux trop.


La maîtresse d’un roi est arrivée au sommet des Cordillières : il faut qu’elle étouffe, il n’y a plus d’air ; ou qu’elle se précipite, il n’y a plus d’espace.


Elle n’est plus à personne, pas même au roi.


Toutes les maîtresses des rois ont vécu misérablement et sont mortes dans le mépris. C’est la plus inutile des prostitutions.


Si l’on n’a pas encore érigé de statue aux femmes, c’est qu’on ne peut pas les représenter nues. Qu’elles jugent par là à quoi tient la célébrité !


Les hommes ont ou croient avoir des amis ; les femmes n’ont que des amants, ou elles n’ont rien.


Une femme de cour qui n’est plus jolie est un tableau dont la peinture n’existe plus. C’est une toile d’emballage.


Le cœur d’une jeune femme doit être un diamant, c’est-à-dire un bouclier et une parure, une séduction et une impénétrabilité.


Un projet devant toujours en masquer un autre, plus le projet qu’on affiche paraît vrai, plus l’autre est à couvert.