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le dragon rouge.

Ne pas obliger les petites gens : elles ne peuvent que vous remercier.


Toujours ou ne jamais sourire. Il n’y a pas de pont entre ces deux abîmes.


Mazarin riait toujours, Richelieu ne riait jamais.


La cour n’est pas un palais, c’est un pays. C’est une langue à part, des mœurs à part. Cela est si vrai que la naissance d’un enfant y est presque toujours un scandale.


Est-ce mal ? Non. Parler chinois n’est pas un mal. Adorer les gens qui vous tournent le dos se voit dans certains pays ; il faut se conformer aux mœurs et aux usages des nations.


Ce pays est celui des gentilshommes ; c’est à eux à y vivre le plus commodément possible.


Quels sont vos ennemis à la cour ? Tous ceux qui le sont et tous ceux qui ne le sont pas, parce que ceux-ci laissent faire ceux-là. La différence est imperceptible.


À la cour, celui qui cache le mieux son esprit est celui qui en a le plus. Les hyènes cachent leurs dents.


Le cœur est un muscle comme tout autre muscle ; il ne faut pas plus le fatiguer que ceux du bras.


Une jolie femme, qui, en trois ans, n’a pas fait son chemin à la cour, ne le fera jamais.


Que peut faire une jolie femme à la cour ? — De l’intrigue.


Si elle aime sérieusement, elle est perdue ; si elle n’aime pas du tout, elle l’est également.