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le dragon rouge.

— Ma fille !…

— Vous deviez bien épouser mon frère aîné… J’attendrai qu’elle ait l’âge…

La marquise se leva, quitta le fauteuil, et d’un bond s’accrocha au cordon de la sonnette.

— Madame la marquise, dit Raoul de Marescreux, je vous éviterai la peine de me faire mettre à la porte par vos gens. Je me retire ; mais nous nous reverrons encore une fois.

Raoul de Marescreux salua avec respect, et il se retira avant que les domestiques de la marquise ne fussent venus en effet le jeter à la rue.

La marquise demanda à toute la puissance qu’elle avait dans la main comme la personne la plus influente du royaume après le ministre, ainsi que l’avait dit Raoul de Marescreux, ce qu’elle ferait pour punir ce jeune homme : sa mémoire lui répondit coup pour coup par cette pensée de son père, le comte de Canilly :

« Un homme peut déshonorer un autre homme ; une femme outragée par un homme n’a que la ressource de le faire tuer ou de l’oublier. »

— Mon père ! que faut-il faire ? s’écria-t-elle en regardant le portrait du comte de Canilly.