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le dragon rouge.

moi ; et croyez, ajouta-t-il en souriant, que j’ai trop d’intérêt à défendre ma cause pour la perdre.

Le commandeur s’arrêta à la porte pour envoyer à Casimire un de ces sourires d’adieu qu’on ne retrouve pas aux secondes amours, ni peut-être deux fois dans la vie, ineffable comme la première aurore du paradis terrestre.

Comme la porte s’ouvrait enfin devant les pas du commandeur, Marine l’arrêta.

— Tu vas m’embrasser, mon compère, lui dit Marine : on ne passe pas comme ça.

— De toute mon âme ! ma bonne Marine.

Le commandeur sortit ensuite.

Casimire rougit comme si elle avait été elle-même embrassée. Marine vint vers elle, mit un doigt sur la joue de Casimire, à l’endroit de la rougeur, et elle lui dit : J’en étais sûre !

— Petite sotte ! lui dit-elle, même de ta nourrice !


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En cherchant de tous côtés des moyens pour s’introduire auprès de son frère, dont la porte lui était toujours interdite, le commandeur finit par apprendre dans le monde les bruits qui couraient sur cette étrange séquestration. Il s’en