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son collier de cuivre, autour duquel se dessinaient, en noir, trois colombes, armes des Philipps, et ces mots : J’appartiens à la bonne petite comtesse Lucy.

II

C’était à huit jours de là, vers l’après-midi.

La porte de la maison de mistress Philipps était grande ouverte, les croisées aussi. C’était sans exemple dans cette habitation d’ordre et de recueillement.

Égarée, mistress Philipps interrogeait Sarah, tout aussi surprise, précipitant l’une et l’autre les paroles et les gestes.

Elles étaient debout sur le seuil de la porte.

— Avez-vous bien vu partout ? Ne m’effrayez pas, Sarah, avec cet air.

— Partout, madame, je vous le jure.

— Au jardin ? dites.

— Au jardin, dans la cour, derrière les portes, dans les armoires.

— Vous savez que Lucy se cachait parfois derrière le paravent. Elle est peut-être derrière le paravent.

— Je l’ai renversé, madame.

— Dans la ruelle ? Allez voir dans la ruelle.

— J’ai poussé le lit au milieu de l’appartement.

Mistress Philipps frappa du pied.

— Vous voulez donc qu’elle soit perdue ? Êtes-vous montée au grenier ?

— L’enfant n’y allait jamais, madame.

— Allez-y ! — C’est qu’elle est au grenier.

Sarah cria de la lucarne du grenier :